mercredi 17 mars 2021

Sur une mini-série

 Les élèves de la spécialité de première ont travaillé, dans le cadre de leur thématique Relecture, sur les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima vues par le cinéma et l'audiovisuel. Au cours de ce chapitre, en partenariat avec les documentalistes du lycée, les élèves ont eu la possibilité de visionner deux épisodes de la série Chernobyl, dans le cadre du série-club du lycée.

Pour préparer le visionnement des deux épisodes, les élèves ont réalisé des présentations sous forme de textes et d'images, et de diaporamas. Élisa et Maxime nous proposent un petit montage vidéo qui présentent, chacun à leur manière, cette mini-série.




mercredi 3 mars 2021

JPO en ligne!

 En raison du contexte sanitaire, les établissements proposent cette année des informations en ligne dans le cadre des "portes ouvertes". Les élèves de la spécialité et de l'option cinéma ont donc réalisé quelques courtes vidéos pour vous proposer leurs témoignages.




Et pour finir, une petite visite virtuelle de nos salles!

Le cinéma de Quentin Dupieux

 Les élèves de l'option facultative de terminale ont travaillé pendant quelques semaines sur ce réalisateur, et ont rencontré Cédric Verlynde, qui leur a fait part de son expérience sur l'écriture journalistique. Les deux rencontres avec ce professionnel ont été l'occasion pour les élèves de comprendre les enjeux de l'engagement critique dans la rédaction d'un article.

À la suite de cette intervention, les élèves ont commencé à écrire des textes dans lesquels ils ont pu s'exprimer sur le cinéma de ce réalisateur. Ces textes vont être retravaillés progressivement et améliorés, et seront ensuite regroupés dans un livret qui sera imprimé et déposé au CDI du lycée. En attendant de vous montrer la version définitive de ce livret, voici une première version d'un des textes proposés par les élèves.


Texte rédigé par Bilal
Le parpaing mortel: le cinéma de Quentin Dupieux est-il fantastique?

Bien que ne bénéficiant pas d’une renommée internationale, Quentin Dupieux, grâce à ces films souvent classés d’« inclassables », touche un public de plus en plus large.

De DJ à réalisateur en passant même par la case monteur, Dupieux est souvent qualifié d’homme-orchestre, restant encore incompris du public grâce (ou à cause) de ses films (cela reste à déterminer). Ces derniers dépassent les uns après les autres les limites « traditionnelles » du cinéma. Les films de Dupieux oscillent entre réalité et fantastique, et son intérêt pour le « no-reason » a très certainement déjà dû vous perdre lors du visionnage de l’un de ses films . Pouvant être sous certains aspects qualifié d’indépendant, Dupieux bénéficie d’une grande liberté sur ces films qu’il applique aussi bien sur le scénario que sur le montage qu’il affectionne particulièrement.

Avec Le Daim (2019), Dupieux, grâce à son art de la personnification, renvoie l’Homme à son état le plus primitif et à la violence qui l’accompagne.

Cet art de la personnification, que Dupieux amorce dès l'écriture de son projet, contribue à l'aspect fantastique que ses spectateurs remarquent progressivement. Ainsi, Georges (joué par Jean Dujardin) fait l’acquisition du blouson 100 % daim de ses rêves. Malheureusement, son achat vivre à  l’obsession et plonge Georges dans un délire criminel. En effet, Georges et « le blouson » ont une vision étrangement inquiétante et commune : pour Georges, être le seul détenteur de blouson dans le monde tandis que « le blouson » souhaite être le seul blouson au monde. Ainsi, dans la seconde partie du film, Georges commettra plusieurs massacres, arrachant le blouson de ces victimes afin de concrétiser «  leurs rêves » respectifs.

Tout au long du film, à travers l’acquisition d’un chapeau, d’un pantalon et d’une paire de gants 100 % daim, le pouvoir du blouson se renforce, dotant Georges d’une «  combinaison intégrale  » pouvant être considérée comme une seconde peau .

En effet , tous ces éléments en daim combinés ensemble donnent le tournis. Cette illusion d'une seconde peau pour Georges se vérifie d'ailleurs par le fait qu'à partir du moment où il porte sa veste, il ne la retirera plus du reste du film, ce qui contribue à apporter une dimension animale au personnage du film . 

En commettant plusieurs crimes pour une raison qui, vue de l'extérieur, est dérisoire et confine à la folie, l’Homme est renvoyé à son état le plus primitif. Cette folie grandissante peut être aussi perçue lorsqu'un jeune garçon semble espionner Georges sur ce qu’il fait, sans ne jamais vraiment s’approcher de lui. Ce détail n’aura certainement pas échappé à un spectateur averti, même si aucun rôle particulier ne sera vraiment attribué à ce garçon (pourquoi est-il là ? No-reason...). Le seule interaction entre Georges et le garçon se situe à la quasi moitié du film lorsque, agacé par le garçon, Georges décide de lui jeter un parpaing (geste qui lui se retournera contre lui puisqu’à la fin du film … (no spoil).

Le cinéma de Quentin Dupieux est selon moi fantastique. Comme ce dernier l’avait dit, « Je fabrique des petits mondes qui n’existent pas ». Il illustre sa citation par le fait qu’il ne cherche pas forcément une cohérence entre ses films, ou à la période à laquelle il l’associe : chez Dupieux, intégrer un smartphone dans un film dont le cadre spatio-temporel serait le Moyen-Âge ne représenterait aucun problème pour lui .

Néanmoins, comme l’affirme Arthur C.Clarke, «  Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ». Cette magie, Georges la retrouve-t-il avec ce modeste caméscope offert avec le blouson ? Ainsi, en revenant à un outil daté, sans qualité apparente, nous pouvons nous demander si le cinéma de Dupieux ne masque pas une innovation dans le domaine du cinéma...  


Le cinéma burlesque en animation