jeudi 14 mars 2019

Les Lumières de la ville (Charles Chaplin, 1931)

Les élèves de terminale option de détermination ont écrit, puis enregistré une série de petites analyses en binômes, à partir d'entrées imposées. Le film est au programme de cette année.
Nous vous proposons d'en découvrir quelques exemples.






samedi 2 mars 2019

Exercice "Témoin"


Dans le cadre d'un exercice en terminale option facultative, pour travailler sur la question du point de vue dans la fiction, les élèves étaient amenés à mettre en scène une petite situation en six plans. Cet exercice s'inscrit dans le thème annuel "Dans la peau de...".
La synthèse qui suit la vidéo a été rédigée par Djason Nathiez.


Pour cet exercice, la consigne consiste à filmer une situation à travers les yeux d’un personnage qui doit être un animal, comme l’exemple du film Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1980) l’illustrait. Les deux contraintes étaient d’utiliser un maximum de six plans, et un point de vue subjectif.
Pour cet exercice, nous avons décidé d’utiliser le chat comme animal à travers lequel on voit. Nous avons décidé d’utiliser le chat comme dans une scène du film Ghost (Jerry Zucker, 1990), où Sam Wheat (qui est un fantôme) s'aide d'un chat pour sauver son ancienne petite amie d’un cambrioleur. Sam fait peur au chat qui bondit sur le cambrioleur, faisant fuir celui-ci. Cet élément sera donc repris dans notre scénario où le un chat essaie d’alerter une femme de la présence d’un fantôme menaçant juste en face d’elle. Nous avons eu l’idée d’aller plus loin lors de l’écriture du découpage technique en utilisant un champ-contrechamp entre le chat et le fantôme, utilisant la vue subjective pour le chat et pour le fantôme. Nous avons également fait un petit storyboard à base de formes géométriques – principalement – pour illustrer les plans que nous allions utiliser. Lors du tournage, nous avons décidé d’utiliser un objectif par-dessus l’objectif original de la caméra afin de donner un effet de distorsions dans les vues subjectives et ainsi mieux faire passer l’information au spectateur que ce n’est pas une vue humaine. Pour encore plus renforcer cette idée, nous avions d’abord utilisé des filtres de couleurs transparents, mais les utiliser s’est révélé plus compliqué que prévu, et cela assombrissait trop le plan. Nous avons alors choisi de ne pas les utiliser et de changer la colorimétrie au montage. Nous avons également utilisé des marques pour définir la position de la caméra pour qu’il n’y ait aucun faux-raccord entre les champs-contrechamps.
Une fois le tournage fini, nous pouvions nous attaquer au montage. Nous avons décidé de scinder le groupe en équipes de montage. Pour ma part, j’étais seul sur le montage et j’ai décidé d’utiliser le logiciel Adobe Premiere Pro. J’ai d’abord coupé puis assemblé les plans avant de m’attaquer plus profondément au montage. J’ai ensuite changé la colorimétrie : bleu pour les plans du chat et rouge pour les plans du fantôme. Sur le dernier plan du fantôme, on sort de sa vue. J’ai donc ajouté un effet de fondu colorimétrique pour faire revenir l’image à son état normal. Les transitions sont principalement des cuts, excepté sur la fin des deux derniers plans qui sont en fondus au noir. Ensuite, j’ai ajouté les effets sonores qui étaient les miaulements du chat que j’ai disposés de façon à les retrouver assez de fois pour comprendre que la vue était celle d’un chat mais sans surcharger la piste sonore pour ne pas abuser de l’effet et donc donner un sentiment d’erreur lors du montage son. J’ai décidé de mettre une musique en fond (Mother Mercy de Ramin Djawadi – GoT) pour augmenter l’effet oppressant de la scène. J’ai décidé au dernier moment de couper le dernier plan pour ne garder que le moment où l’on voit le livre au sol pour suggérer la mort sans la montrer clairement, ce qui était le cas avec l’ancien plan. À la fin du montage, j’y ai mis le titre avec une date de sortie pour mettre un effet de faux trailer.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé cet exercice parce que j’ai eu l’occasion d'expérimenter la vue subjective que j’avais rarement eu l’occasion d’utiliser auparavant. Ça m’a permis de voir que ce n’était pas une vue simple à prendre en main tant en terme de préparation écrite qu'au tournage par son aspect « caméra épaule », pratiquement obligatoire pour donner un effet d’oscillation de la tête qui rend l’aspect plus réel. Cet exercice m’a également permis d’utiliser de nouveaux outils de montage (nouveaux effets d’introduction de texte, effet de transition, traitement de la colorimétrie).



Un film en 4 vignettes

Un travail graphique réalisé par Aline Defieuw (1L1)